Les relations entre l’Algérie et les Pays-Bas ont commencé en 1604, comptabilisant ainsi plus de quatre siècles d’existence. En 2012, les deux pays célébreront un demi-siècle de relations diplomatiques.

RELATIONS BILATÉRALES

Algérie-Pays Bas
une relation prometteuse
L’Algérie commémore, en ce début du mois de Novembre, une date particulièrement marquante de son Histoire contemporaine. C’est en effet, le 1 er novembre 1954, que le peuple algérien a décidé de prendre en main son destin et de tourner la page la plus sombre de sa longue histoire, celle de 132 ans de colonisation et d’asservissement. C’est le jour où le peuple algérien a décidé de consentir tous les sacrifices, y compris le sacrifice suprême, le don de soi, pour réaliser son aspiration à la liberté et à la dignité. Près d’un million et demi de martyrs, a été le prix de cette liberté. Plus qu’un soulèvement armé, la guerre de libération déclenchée ce jour-là fut une véritable
révolution contre le système coloniale, une révolution qui a façonné la personnalité du
peuple algérien et forgé les valeurs et les principes qui ont guidé sa marche. Les notions
de liberté, d’indépendance, d’autodétermination des peuples et de solidarité, sont, pour
le peuple algérien, des valeurs immanentes.
La solidarité, dont a bénéficié l’Algérie combattante de la part de pays voisins, de pays
frères et amis, oblige l’Algérie indépendante. Et c’est naturellement qu’elle constitue la
pierre angulaire de sa politique étrangère, notamment africaine. C’est dans cette
solidarité qu’il y a lieu de puiser les fondements de l’engagement de l’Algérie aux cotés
des peuples en lutte pour leur liberté et pour leur autodétermination et sa contribution,
souvent souhaitée et sollicitée, à la résolution des conflits qui opposent les frères en
Afrique et au Sahel. Ce fut le cas en Erythrée, en Guinée, au Niger, en Mauritanie et
plus récemment encore au Mali, où l’implication de l’Algérie a abouti à la signature des
Accords de paix et de réconciliation de 2015.
Pour parvenir à ce résultat, l’Algérie avait réussi, sous l’impulsion du Président
Abdelaziz Bouteflika, à créer une dynamique de paix, instaurer un dialogue sérieux,
méthodique et de bonne facture entre les acteurs de la crise malienne, et, surtout, à
impliquer dans ce processus l’ensemble des acteurs externes et partenaires du Mali,
notamment les pays voisins ainsi que d’autres Etats et organisations internationales.
Et à cet égard, je voudrais évoquer le témoignage éloquent du Ministre Néerlandais des
Affaires étrangères, Bert Koenders, qui a déclaré lors du dîner offert en son honneur, le
9 juin 2016, par le Conseil des Ambassadeurs des pays arabes à La Haye : “Two years
ago, I celebrated Ramadhan every evening in Algeria with a good friend of mine, the
Algerian Ambassador who is in this room. And he taught me what Ramadan is really.
This was when I was working as the special representative for the Secretary General of
the United Nations in Mali. And what I really enjoyed was the solidarity, the warmth
and strength of people fasting together and of course at that time in Mali the Algerian
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ambassador was of the intelligence to organize also peace meeting during Ramadan. It
created spirit of togetherness. Sitting together, the government and other forces, instead
of fighting each other, talking about the northern part of Mali.”
Ce qui ressort, in fine, de cette déclaration et dont je voudrais, à mon tour, témoigner,
c’est l’implication pleine et entière de M. Koenders et celle des Pays Bas, dans la
recherche de la paix et la stabilité au Mali et dans la région du Sahel. M. Koenders a,
par son engagement personnel et ses qualités propres, apporté, dans un contexte
particulièrement complexe et difficile, une contribution décisive dans la mise en place
et le déploiement la MINUSMA et donc à la stabilisation de la situation au Mali. Dans
ce sillage, les Pays Bas ont fourni une assistance significative, en personnel militaire et
en moyens, notamment aériens, avec la mise à disposition des hélicoptères dont l’apport
a été si précieux pour la réalisation des objectifs des Nations Unies. Cet engagement de
M. Koenders et des Pays Bas découlent, à l’évidence, de leur conscience que la paix et
la stabilité dans cette région, ont un impact direct sur la Sécurité de l’Europe, y compris
en terme migratoire pour évoquer un thème qui s’impose aujourd’hui dans l’actualité.
L’Algérie et les Pays Bas ont décidé de bâtir sur cette collaboration amicale et sincère
en faveur de la paix au Mali et au Sahel, pour entreprendre une redynamisation des
relations bilatérales, qui ont, au demeurant, été toujours bonnes.
En l’espace de deux ans, le Ministre Ramtane LAMAMRA, Ministre des Affaires
étrangères a visité à deux reprises la Haye, alors que le Ministre Koenders s’est déplacé
à Alger à trois reprises. La coopération bilatérale a pris une nouvelle dimension et se
diversifie de plus en plus. La deuxième commission mixte algéro-néerlandaise, tenue à
La Haye, le 10 mars 2016, a été l’occasion pour les deux parties de relancer la
coopération bilatérale, sur la base d’une feuille ambitieuse, visant la consolidation de la
coopération économique et technologique dans divers secteurs notamment l’agriculture,
l’industrie, les ressources en eau, les activités portuaires, l’énergie…Depuis cette
session, l’Algérie et les Pays-Bas ont signé trois accords de coopération dans les
domaines de l’agriculture, des énergies renouvelables et portuaire. Tout récemment, le
Ministre néerlandais des Affaires économiques, M. Henk KAMP a effectué une visite
en Algérie, en marge de sa participation au Forum international de l’Energie organisé à
Alger, du 26 au 28 septembre 2016.
Le défi actuel consiste à consolider les relations économiques entre les deux pays, à
entretenir le dynamisme commercial, tout en réalisant une diversification et un
élargissement des secteurs concernés par cette coopération, actuellement dominée par
les hydrocarbures. En 2015, les Pays-Bas ont été le 5ème client de l’Algérie et son 14ème
fournisseur, avec un volume global des échanges avoisinant les 5 milliards de dollars.
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En plus d’être un fournisseur fiable en produits énergétiques pour l’Europe, l’Algérie
est aussi un partenaire économique important pour les Pays-Bas en raison du potentiel
dynamique que recèle le marché algérien et des opportunités qui s’offrent aux
investisseurs et aux produits néerlandais. Réciproquement, l’Algérie œuvre pour la
diversification de son économie et trouve dans les Pays-Bas un partenaire de choix pour
développer notamment son agriculture, son secteur hydraulique et son réseau de
transport.
L’Algérie, qui a connu une période tragique au cours de laquelle elle a fait face, seule,
à une vague de terrorisme de grande ampleur, n’a pas attendu les derniers évènements
pour alerter contre le péril terroriste et les problèmes sécuritaires qui lui sont connexes.
Elle n’a pas cessé de plaider en faveur d’une coopération de bonne foi et d’une
coordination des efforts dans la lutte contre ce phénomène transnational.
L’Algérie qui a réussi à juguler ce phénomène et à restaurer la sécurité dans le pays à
travers la politique de réconciliation nationale, prônée par le Président Abdelaziz
Bouteflika, s’est depuis attachée à la mise en place de réformes qui ont profondément
transformé le paysage institutionnel et politique et métamorphosé la situation
économique et sociale du pays.
Elle apparaît aujourd’hui comme pôle de paix et de stabilité et un véritable bastion face
au phénomène terroriste qui menace la région et le reste du monde. Ses ressources
naturelles et le dynamisme de son économie offrent des potentialités réelles de
croissance, de développement et d’investissement.
Pour nombre de pays, dont les Pays Bas, elle constitue, assurément, un partenaire fiable.